INAUGURATION ESPACE SIGNALÉTIQUE ET COMMÉMORATION

10 JUIN 2019

Lundi 10 juin, près de 200 personnes ont assisté à l’inauguration de l’Espace Signalétique et de sa Fresque en bas de Frugères-Les-Mines.

Pour débuter, M. De Krem, Président de l’Association La Lumière du Mineur a accueilli et remercié toutes les personnes présentes.

Puis, devant André Blanquet (dit Trottinette, rescapé de la catastrophe de mai 1952), la fresque a été dévoilée.

Pour finir, l’artiste Piou (qui a peint la fresque) a pris la parole pour remercier l’association de lui avoir fait confiance pour ce travail très spécifique et minutieux.

Pour continuer, Denis Plantin et Nicole Marion ont lu un poème : Aux Gueules noires ; conclut par un morceau joué à la trompette par Albane et Hugo (petits enfants de mineur) qui ont interprété :  »Si tu étais là » de Louane.

Puis, Michel Marion (Association pour la Sauvegarde des Chevalements des Graves-Bayard) a brièvement rappelé les catastrophes survenues dans le bassin minier.

Pour finir, le Président de la communauté de communes, Jean-Paul Pastourel, le Conseiller Départemental Pascal Gibelin, et le Sénateur Laurent Duplomb ont pris la parole.

Nous remercions tous les élus pour leur présence et toutes les personnes pour leur soutien et leurs encouragements.

D’autres projets viendront…

Nous vous tiendrons au courant…

AUX GUEULES NOIRES

Comme un flot bruyamment déferle sur la grève,

La troupe des mineurs s’en va vers la relève …

Cœurs généreux et fiers, audacieux inconnus…

Exemple de vaillance aux efforts continus…

Ils vont fouiller le sol ….sortir de ses entrailles

Son trésor, en chantant qui sait à leurs funérailles …

Courbés à demi-nus au fond des souterrains,

Haletants sous l’effort qui leur casse les reins…

Et, dans un tourbillon de songes illusoires,

Seul compte le travail au cœur des « gueules noires » …

Ils ont un foyer… et puis un idéal :

Leur métier vénéré d’un amour sans égal…

Riant à la « camarade »ils vont à « l’abattage ».

Dans le tohu-bohu des pics et du boisage…

…Puis un jour c’est fatal…le meurtrier « soufflard » ;

Les laisse pantelants … tordus et l’œil hagard :

Déchiquetés…broyés…dans une horrible pose…

La voila du mineur, la triste apothéose !!!

 

C’est l’alerte à la mine…appels, ordres jetés

Fulgurants, anxieux… et tandis qu’hébétés

On remonte du puits-tel d’un enfer de Dante-

Des rescapés muets, glacés par l’épouvante

…Aux corons c’est l’effroi. Des pleurs, des cris, papa…

Faites Mon Dieu, de grâce, oh !non, qu’il ne meurt pas…

La maman, les petiots, blottis dans une étreinte

Ont fait une supplique à quelque vierge Sainte

…Et puis vers le « carreau », chancelants et meurtris,

Ils sont allés chercher le père…ou son débris…

Echevelée, en deuil, la veuve ou la vieille mère,

S’agenouille en pleurant le fils, l’époux, le frère…

Les rumeurs ont fait place à ce recueillement

Que l’on doit aux martyrs vaincus atrocement…

Et parmi les sanglots d’une foule en prières,

C’est le cortège affreux, funèbre, des civières…

Maudissant le « grisou », femmes, hommes en pleurs,

Ont dit au ciel : pitié…pitié pour nos malheurs !!

 

…Leur sort est ainsi fait…arracher de la terre

Son ardente richesse enfouie en cratère,

Pour donner à la vie, amour, joie et puissance,

Nous donnons aux mineurs notre reconnaissance…

Pères et galibots, ils suivent leur destin

Quand le chef est tombé, l’ainé part un matin

S’en va prendre sa place au fond de la mine,

Un peu d’angoisse au cœur…quoique l’espoir domine,

L’espoir qui lui commande : allons, suis le chemin

De ton cher disparu …taille…pioche…demain

Qui sait…sera ton tour…en attendant, espère,

Fait vivre la maison…comme faisait le père…

 

Vous qui ne savez pas, qui ne pouvez savoir,

Avez-vous quelquefois songé l’hiver, le soir,

Par devant votre feu, vous Monsieur, vous Madame

Aux porions…aux mineurs en regardant la flamme ?

De grâce que vos cœurs à l’élan généreux,

Accordent leur pensée à ces gars valeureux..

Oui songez à la mine…à la mine cruelle

Irrésistiblement elle attire… elle appelle

Le mineur fasciné qui ne résiste pas,

Qui lui donnera tout, sa force et son trépas…

…La mine est tout pour lui… le vertige sévère…

C’est son pain quotidien…c’est aussi sa misère…

Qu’importe, ils l’aiment tous, tous avec dévouement

La mine qui les tue un jour, sournoisement…

 

Saluons le mineur, symbole de courage

Qui sait se sacrifier, simplement, sans tapage…

Et toi brave ouvrier, si l’usine est ton pain,

Tu le dois au mineur…Allons, tends- lui la main…

Et s’il n’était au monde ici- bas qu’une gloire.

 

Poème de : R. A. DEROSSI

By |2019-06-21T16:31:34+00:00juin 10th, 2019|Manifestations, Réalisations|